mercredi 8 août 2018

L'imaginaire malheureux

« Quand on n’a pas d’imagination, mourir c’est peu de chose, quand on en a, mourir c’est trop. » Céline

Peut-être que l'on touche ici le grand malheur d'une époque, gavée d'images, de sons, de représentations et d'envies. Le quidam ne se résigne plus, il désire, il ne se contente pas, il réclame, il n'attend plus, il imagine. A chaque instant, les images d'une réussite rêvée, mise en scène, avec filtres s'offrent à lui, excitant son imaginaire. 

Tu imagines une vie, des vies rêvées : des amours, des voyages, des accomplissements professionnels. Tu penses que tout est possible à force d'efforts mais surtout de chance, de coups de pouce, de talent. Tu te trompes d'ailleurs. Réussir est question de travail avant tout (c'est la seule chose qui dépende de toi), de Kairos et de réelle prudence (φρόνησις), celle des audacieux.

Quand on a a de l'imagination, ne pas se rapprocher de sa vie rêvée, c'est déjà trop en effet. Trop de frustration, trop de déprime, trop de rancœur face à un destin qui ne te donne pas ce que tu penses mériter. Tu finis aigri comme les autres. 

Au lieu d'imaginer, mieux vaut vivre, au lieu de rêver, mieux vaut accepter. Ce qui n'empêche pas de saisir l'opportunité, qui surgira nécessairement, pour changer ta vie. Mais pour cela il faut agir, ici et maintenant. En es-tu capable ?

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