mercredi 17 octobre 2018

L'humanité en route pour l'Unité

Toute l'histoire humaine n'est qu'une longue marche vers l'unité. Les bandes éparses de chasseurs cueilleurs se sont au fil des millénaires agrégées en communautés, en royaumes, en nations. Au fur et à mesure du temps, les communautés ont grossi, seules quelques unes dominant le monde désormais. Rien ni personne ne peut aller à l'encontre de cette tendance. Il y a bien des tentatives de sécession, des micro-Etats qui apparaissent. Mais ils ne changent rien, ils ne font que promouvoir une identité folklorique, permettre à quelques ambitieux d'être seigneurs de leur village, à défaut d'être le maître d'un empire. 

Il est trop tard, malgré les dénégations des identitaires, l'Europe a gagné, le monde est déjà unifié autour de valeurs occidentales communes : l'économie de marché, le capitalisme, le primat de l'individu, le respect de la propriété privée. Bien sûr, quelques pays sont en retard mais les valeurs de l'Occident ont triomphé partout, des Amériques à la Chine en passant par l'Afrique. Tu observeras des adaptations aux conditions de vie locales, des niveaux de corruption variables mais le socle est commun. Il n'y a plus de tentative de se passer de la monnaie (comme au temps des Khmers Rouges) ou de socialiser totalement l'existence (souviens-toi de la Chine de Mao ou de l'Albanie de Enver). Le darwinisme civilisationnel a accompli son oeuvre, sélectionnant les modèles de société les plus résilients, renvoyant aux livres d'histoire les autres. La guerre idéologique sur les points essentiels de l'organisation humaine est terminée, n'en déplaise aux contestataires, réformistes d'ailleurs, non point révolutionnaires.

Cette passion de l'unité et nous l'avons trop souvent transformée trop en course vers la totalité. Non content d'être unis dans une même communauté, l'envie de créer un homme nouveau, pétri dans la même glaise a hanté l'époque moderne. Des Jacobins au temps de la Terreur aux totalitarismes du XXème siècle, ce projet fou est revenu comme un leitmotiv, finissant invariablement dans le sang. La totalité ne peut supporter la moindre contradiction. La quête du Vrai est à ce prix. Les fondamentalistes religieux sont encore dans cette dynamique, ils disparaîtront de l'histoire eux aussi. La quête d'absolu ne permet ni la stabilité, ni la paix. La seule issue est l'effondrement.

Pourtant l'unité peut fonctionner dans la diversité créant les conditions de la paix civile. Rome a su unifier moult peuplades durant des siècles en acceptant les traditions des régions soumises tant qu'elles se soumettaient aux valeurs du vainqueur. Même chose d'ailleurs pour les Empires britanniques, français, chinois et autres. L'unité limitée à un nombre réduit de valeurs intangibles, simples et partagées est la meilleure manière de durer.

Voilà pourquoi après des millénaires d'histoire, l'unité est achevée autour des valeurs de l'Occident. L'existence d'Etats multiples, unis autour des même valeurs, permet juste de créer une souplesse bienvenue pour amender l'accessoire : règles sociétales, maintien de traditions, folklores et croyances encore ancrées au sein de la population.

L'essentiel lui demeure, ici ou ailleurs. L'unité du monde est achevée, que tu le veuilles ou non.

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