mardi 29 décembre 2015

Pseudo Pygmalion

Parfois certains films te rappellent le quotidien des grandes organisations. Ici, le prétexte à ta réflexion c'est Whiplash, superbe film sur les attentes folles d'un professeur de jazz à la recherche du prochain Charlie Parker. 

Dans ce film tu retrouves le schéma habituel dans nombre d'organisations (entreprises, club sportif, armée, association, cuisine...). Une personne (homme ou femme d'ailleurs) à l'ego surdimensionné se permet toutes les brimades, toutes les humiliations sur ses subordonnés ou sur ses élèves. Car cette personne incapable d'enseigner, incapable d'expliquer ce qu'elle souhaite en veut toujours plus. Ce ne sera jamais assez bien, assez fort, assez quelque chose. 

Si tu finis par réussir, à accomplir quelque chose de grand, le pseudo-Pygmalion te dira que c'est grâce à lui, grâce à son exigence absurde, grâce à ses débordements réguliers. Dis-toi que ce sont des conneries : tu auras réussi malgré lui et non grâce à lui. Par contre, à cause de lui, beaucoup parfois plus talentueux que toi se sont arrêtés en chemin, brisés par les injonctions contradictoires

Car le pseuso-Pygmalion n'est pas un créateur de talents, il ne t'apprend rien, ne te fait pas progresser. Non, il ne t'apporte aucune aide, vois le nombre de fois où il te laisse dans ta merde tout seul. C'est un voleur car il se contente de s'accaparer des talents déjà en germe, de les mettre sous son emprise pour en tirer reconnaissance lorsque certains passés entre ses mains réussissent. Alors qu'ils auraient réussi avec ou sans lui. 

Ces pseudo-Pygmalion sont des fraudes, des cyniques modernes.

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