samedi 26 mars 2016

Pierre Rabhi ou le Maurras bio

A force d'entendre parler de Pierre Rabhi, tu as voulu lire un de ces livres pour comprendre un peu mieux son parcours et sa pensée. Tu t'attendais à un livre apaisé et un peu gnangnan d'un vieux sage appelant à la sobriété. Erreur, tu découvres l'oeuvre d'un idéologue obtus, en guerre contre la modernité.

Car Rabhi sous ces airs de paysan pacifique est un idéologue de combat, un nostalgique d'un âge d'or, d'une ère pré-industrielle ou le travail manuel, le travail de la terre étaient la règle. Sûrement parce que la terre ne ment pas. 

Dans "Vers la sobriété heureuse", il nous explique son dégoût profond pour la modernité et la technologie, s'extasie de son enfance aux confins du désert : époque de la société traditionnelle, de la pauvreté, du contrôle social, de la soumission à la tradition. Ceux qui connaissent la vie à la campagne, le sentiment d'étouffement, l'absence de perspectives ne peuvent que sourire face à ce panégyrique ridicule. Et que Pierre Rabhi nous explique comment satisfaire les besoins élémentaires d'une population mondiale croissante avec un modèle de développement refusant la technologie (ce qui d'ailleurs ne signifie pas accepter les OGM ou l'agro-industrie aveugle). 

Rabhi est maurassien car il refuse le progrès (vu comme une attaque contre la Terre-Mère), refuse l'individualisme libérateur issu des Lumière en lui opposant la communauté traditionnelle, loue la tradition comme source d'ordre et d'harmonie sociale. Il n'est pas revenu à la terre par humanisme mais son dégoût de la société moderne l'a poussé à se mettre en retrait. Sa démarche offre ici un parallèle troublant avec les écrits d'un Saint-Loup, notamment "La république du Mont-Blanc". 

Mais un conseil, il faut lire Pierre Rabhi comme toutes les autres baudruches médiatiques. Connaître son ennemi est essentiel. 

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