dimanche 11 octobre 2015

Volkswagen : mêmes causes, mêmes effets

La fraude aux tests anti-pollution chez Volkswagen est une nouvelle illustration de la puissance mais aussi de la fragilité de la verticale du pouvoir. Ce constructeur (comparé à la Corée du Nord par certains)  a concentré tous les facteurs habituels du désastre. Tu retrouves toujours les mêmes ingrédients :
- Un pouvoir centralisé avec un patron tout puissant
- Un top management autiste, brutal, refusant toute contradiction. Celui qui ose contredire la ligne officielle est évincé
- Une direction arrogante, refusant d'admettre ses torts et rejetant la faute sur des lampistes. Ils ne sont ni responsables, ni coupables, seuls des salariés lambda le sont (voir l'audition grotesque du patron de VW au Congrès américain)
- Des employés vivant dans la peur qui s'auto-censurent en permanence pour éviter de se faire briser. Dans cette relation dominant/dominé, le dominé se tait, cache les problèmes ou pire encore fraude afin de faire correspondre les résultats aux fantasmes de la direction

Tu as toujours ce même modèle de management responsable lors des désastres récents :
Lehman Brothers, Société Générale, Fukushima, Areva, Parmalat, Enron... 

La verticale du pouvoir est d'autant plus dangereuse qu'elle fonctionne très bien quand l'environnement est favorable. Un pouvoir fort, centralisé, permet d'aller plus vite que les autres, de prendre le marché et renforce donc l'autisme des dirigeants. Mais ce mode d'organisation incapable de se remettre en cause plante les graines du scandale. Et quand le problème arrive, les conséquences sont souvent dévastatrices.