mercredi 8 mai 2019

Septembre

Hagards devant les images, passant sans trêve, prisonniers d'un même mauvais rêve. 
  
Dans la station balnéaire désertée, été finissant, réunis et solitaires, autour de l'écran. 

Tour en flamme, fumée noire qui s'élève dans l'azur, journée noire qui annonce la grande césure. 

Je suis le chaos, l'insupportable, l'implacable chaos hurlent les images. Je suis les temps nouveaux, brutaux et bestiaux trahissent les traits de nos visages. 

Mutiques et apathiques, d'images hypnotiques nous nous saoulons. Fendant les airs, un autre avion étincelant vient de déchirer acier, hommes et béton. 

Babel s'effondre, dérisoire construction, créée puis vouée par l'homme à la destruction. Sa noire poussière recouvre d'un linceul l'orgueil de naguère. 

Le spectacle est fini, l'empire des empires est pour quelques jours groggy. Restent les commentaires dérisoires, l'assistance s'égaye dans le noir. 

Ce soir nous resterons ensemble. Car la nuit vient de s'abattre sur le monde. 

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