jeudi 7 janvier 2016

Marges

Peu à peu, tu vois les entreprises quitter le centre-ville pour migrer vers la banlieue. Ce sont notamment les fonctions support (comptabilité, finance, back office, service client) qui sont envoyées dans d'anciennes banlieues industrielles. 

Le processus de rejet dans les marges de la cité des activités occupées par les humbles se poursuit au fil des années, éliminant méthodiquement des franges de plus en plus large de la société. Hier les ouvriers (souviens-toi des ouvriers Citroën quai de Javel dans les années 80, remplacés par les employés de France Télévision dans les années 90), aujourd'hui les employés de bureau. 

La ville, ses lumières, ses attraits sont désormais réservés aux cadres dirigeants, aux professions intellectuelles, aux touristes. L'embourgeoisement est en marche, inexorable, éliminant lentement les petites gens. Le Paris populaire n'est plus, il est devenu folklore, enseignes anciennes et produits traditionnels vendus à prix d'or. 

La ville est désormais un parc d'attractions pour classes aisées, un simple décor de cinéma blanchi à la chaux, sec, sans âme, sans aspérité. Il ne manque plus que Mickey et Minnie.