Tu lis les commentaires dégoutés suite à l'élection de Corbyn à la tête du parti travailliste en Grande-Bretagne (ceux d'un Marc Andreessen par exemple sont d'un mépris sidérant). Encore une fois, le challenger, le mouton noir vilipendé à longueurs de colonnes, d'émissions, de tweets triomphe. Tu rigoles en regardant le même schéma se reproduire à chaque fois : Corbyn, Tsipras même combat. L'histoire était écrite.
C'est un nouveau camouflet pour les élites auto-proclamées, quoiqu'on pense de Corbyn d'ailleurs. Une nouvelle fois, tu constates que la parole des leaders d'opinion est totalement démonétisée. L'hostilité vis-à-vis des élites est telle désormais que le mouton noir est systématiquement élu par pur esprit de contradiction.
Tu as encore une fois l'illustration que la diabolisation et le mépris sont le meilleur moyen de perdre le combat des idées. Si tu veux vaincre, tu dois débattre, argumenter, convaincre. Tu ne peux pas te contenter de mépriser l'adversaire, tu dois l'affronter.
Mais pour cela, encore faut-il avoir des idées, des convictions, un idéal à défendre. C'est peut-être là où le bât blesse.