(Ne plus) écrire

Depuis combien de temps ai-je cessé d'écrire, ici ou ailleurs ? Un an, sûrement deux.

Écrire est un exécutoire, un déversoir d'un trop plein d'émotions et de frustrations. Paradoxalement, une vie un peu vide a besoin de déborder, d'une manière ou d'une autre. Pour certains, c'est l'alcool lors de soirées trop longues, pour d'autres le sport. On ne parle pas assez de l'angoisse existentielle des joggers d'ailleurs.

Sortir de soi-même, pour se sentir vivre, peu importe comment.

Et là, plus rien ou presque. Plus de mots, pas d'expédients, juste la vie qui suit son cours. C'est certainement bon signe, une vie bien remplie sur tous les plans ne nécessite plus de s'épancher. Les personnes heureuses font de mauvais écrivains, de piètres amis me dis-je parfois.

Pourtant écrire me manque, même si je n'en ai plus envie. Il faut se connecter à des émotions nouvelles pour parler des jours heureux. Il faut renouer avec la colère pour commenter le désastre ambiant.

Vais-je y parvenir ? Peu importe, ce ne sont pas les rares visiteurs de passage ici qui vont me donner l'angoisse de la page blanche.